Date de publication : 26/09/2023

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Le Danemark, autrefois friand d’hydrogène comme source d’énergie propre, a revu ses ambitions à la baisse. Alors que la promesse de l’hydrogène brillait dans les yeux des politiciens et des entrepreneurs il y a quelque temps, le vent semble avoir tourné. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Le rêve danois de l’Hydrogène

Au départ, le Danemark avait une vision claire : créer un réseau national de stations d’hydrogène pour alimenter une flotte croissante de véhicules. L’idée était séduisante : une énergie propre, renouvelable et efficace. En pratique, toutefois, ce rêve s’est vu confronté à une série de difficultés.

Everfuel, l’acteur principal en charge du réseau d’hydrogène danois, a récemment annoncé un changement stratégique majeur . L’entreprise avait initialement prévu de terminer l’année avec 19 stations d’hydrogène à son actif. Surprise, ils font marche arrière en annonçant qu’aucune station ne sera active dans l’immédiat.

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Jacob Krogsgaard, PDG d’Everfuel, ne mâche pas ses mots : la technologie de l’hydrogène n’est pas aussi mature qu’ils l’espéraient. On parle ici non seulement des stations de ravitaillement, mais aussi de l’électrolyse, des camions-citernes, et même des véhicules eux-mêmes. Les calculs sont pas bons, et il devient difficile de justifier de nouveaux investissements dans ce secteur.

Vers la fin de l’hydrogène

Le Danemark n’est pas un cas isolé. Récemment, le Land de Basse-Saxe en Allemagne a aussi mis un frein à ses ambitions liées à l’hydrogène, notamment dans le secteur ferroviaire. Si même les champions européens de l’hydrogène commencent à battre en retraite, cela soulève des questions sur la viabilité à long terme de cette technologie.

La déclaration d’Everfuel ne signifie pas que le Danemark abandonne entièrement l’hydrogène. Mais elle représente un changement de cap important et marquant. Krogsgaard lui-même estime que l’hydrogène pourrait connaître un second souffle lorsque les réseaux électriques seront saturés. En attendant, l’entreprise se focalise sur l’expansion de la production, plutôt que sur le déploiement de stations de ravitaillement. Il faut donc attendre qu’une autre source d’énergie échoue pour en développer une nouvelle. Bizarrement cette stratégie ressemble fortement à l’électrique qui attend la fin du pétrole…

D’ailleurs, Renault semble aussi orienter sa stratégie vers l’hydrogène avec son concept car. C’est aussi le cas de Toyota qui est un des leaders du secteur. Hyundai est aussi un gros acteur qui investit massivement dans la ressource et le développement de véhicules. Les industriels sont là , il ne manque plus que la volonté politique.

Cela coûte cher l’hydrogène

N’oublions pas l’aspect financier. Everfuel a essuyé un déficit de 81 millions de couronnes danoises (environ 10,9 millions d’euros) durant le premier semestre de cette année. Avec des chiffres pareils, difficile de nier l’impact économique des décisions prises.

Pour ce qui est du parc automobile danois, les dernières données montrent que seulement 136 véhicules fonctionnent actuellement à l’hydrogène dans le pays. Et encore, la plupart sont des taxis. Le dernier véhicule à hydrogène à usage privé a été immatriculé il y a presque deux ans, en janvier 2022.

Entre les défis techniques, les obstacles financiers et un contexte politique incertain, il semblerait que cette source d’énergie, autrefois qualifiée de « miraculeuse », doit encore prouver sa valeur.

Cela dit, n’écartons pas l’hydrogène trop vite. Avec les évolutions technologiques et un peu de volonté politique, qui sait ? Peut-être qu’un jour, on parlera de l’hydrogène comme d’une success-story plutôt que d’un rêve vaporisé.