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Des moyens de production non pilotable qui prennent une part de plus en plus importante dans notre mix électrique. Et une demande qui explose. Les experts sont unanimes. Sans stockage, notre transition énergétique va dans le mur. Heureusement, les moyens semblent vouloir se multiplier.
Pour réussir notre transition énergétique, nous aurons besoin de capacités de stockage. De capacités d’autant plus importantes que nous envisageons d’électrifier nos usages tout en laissant une grande part de notre mix à des énergies renouvelables non pilotables comme le solaire photovoltaïque ou l’éolien. Des énergies qui ne produisent pas à la demande.
Beaucoup de batteries pour le stockage d’électricité en 2030
En juin dernier, un rapport publié par le norvégien Rystad Energy prévoyait que les installations annuelles de stockage par batterie dépasseraient 400 GWh d’ici 2030. Ni plus ni moins qu’une multiplication par dix des ajouts annuels actuels. Et deux nouveaux rapports indépendants — l’un publié par le groupe de recherche BloombergNEF et l’autre par la société de services dans le management de la qualité et des risques DNV — viennent le confirmer. La barre du TWh de capacités de stockage — hors stockage par pompage-turbinage avec les fameuses STEP — à l’échelle mondiale sera dépassée bien avant la fin de notre décennie.
Plus précisément, le rapport BloombergNEF voit les capacités de stockage d’électricité mondiale atteindre 1,877 TWh d’ici fin 2030. Le rapport DNV évoque le chiffre de 1,6 TWh la même année. Le tout essentiellement grâce à des batteries lithium-ion. Rappelons que fin 2021, la capacité installée n’atteignait même pas les 60 GWh (soit 0,06 TWh) . Quant à la capacité installée de la plus grande batterie au monde, construite à Moss Landing, en Californie (États-Unis), elle n’est aujourd’hui que de 3 GWh.
La tendance sur le stockage de l’électricité se poursuit jusqu’en 2050
Le rapport DNV nous projette un peu plus loin encore. Il entrevoit qu’à la faveur de prix qui continueront de baisser, 22 TWh de batteries lithium-ion seront installés d’ici 2050. Pour la plupart, adossées à des installations solaires photovoltaïques. Les autres technologies, celles qui pourraient offrir des solutions de stockage à plus long terme — le stockage par air comprimé, grâce à des volants d’inertie ou encore dans l’hydrogène —, ne devrait, à cette échéance, toujours pas dépasser le 1,4 TWh installé.
Il faut dire qu’aujourd’hui encore, les services rendus par ce type de technologies de stockage restent peu valorisés. Mais selon les experts de DNV, plus les capacités de stockage installées sont déjà importantes, plus les besoins vont vers des applications qui nécessitent des durées de stockage plus longues. Ils citent en exemple la Californie où les durées moyennes de stockage étaient, il y a quelques années, de l’ordre d’à peine une heure alors qu’elles sont désormais plutôt de 2 à 4 heures. La batterie de Moss Landing, par exemple, a une autonomie de 4 heures à puissance maximale.